Quand je prépare un entretien pour un poste d'ingénieur embarqué, la partie "test de codage en C/C++" est souvent celle qui me stresse le plus — et pour de bonnes raisons. Ce n’est pas seulement la logique algorithmique qui compte : il faut aussi démontrer une maîtrise des contraintes matérielles, de la gestion mémoire, et parfois de l’optimisation temps/mémoire. Voici comment je m’organise et ce que je conseille pour transformer ce point faible potentiel en atout.
Comprendre le format du test
Avant tout, je commence par clarifier le format du test. Les recruteurs proposent généralement trois types :
Savoir quel format vous attend permet d’adapter la préparation : entraînement chronométré pour les tests en ligne, prototypage et documentation pour les take-home, et simulation orale pour le live.
Revoir les fondamentaux en C/C++ appliqués à l’embarqué
Je fais ensuite une checklist des notions qu’il faut absolument maîtriser pour de l’embarqué :
Je passe en revue ces points en écrivant de petits programmes qui illustrent chaque concept. Par exemple, pour les bitfields je code des pack/unpack de messages CAN; pour les pointeurs j’écris des gestionnaires de buffers circulaires.
Exercices pratiques et plateformes
Pour l’algorithmie classique (tableaux, listes, arbres, tri, recherche), je m’entraîne sur :
Mais pour la dimension embarquée, je complète avec :
Je garde une bibliothèque personnelle d’exercices : implémentation d’un ring buffer, gestion d’un protocole simple (UART framing), parsers de messages binaires, algorithmes de détection de chevauchement de segments mémoire.
Outils de développement et debugging
Lors d’un test, vous pouvez être évalué sur votre capacité à utiliser les bons outils. Je me tiens à jour sur :
Je m’entraîne à reproduire des bugs courants et à les résoudre rapidement : dépassement de buffer, mauvaise gestion de l’alignement, condition de course simple. Savoir décrire clairement le bug et le root cause est aussi crucial que la correction.
Stratégie pendant le test
Pendant un test en live, j’applique une méthode simple mais efficace :
Les examinateurs cherchent autant la pensée structurée que le code parfait. Montrer que vous savez maintenir une approche méthodique fait une grande différence.
Préparer un take-home assignment
Si on vous donne un travail à la maison, traitez-le comme un mini-projet professionnel :
Je prends soin d’utiliser des outils de build reproducible (CMake, platformio) et d’expliquer les choix des outils (cross-compiler, flags d’optimisation). Un dépôt propre et bien documenté impressionne souvent plus qu’un code hyper-optimisé mais illisible.
Ressources que j’utilise régulièrement
Voici quelques ressources que j’ai trouvées utiles :
Je recommande aussi de garder un petit cahier (ou un repo) de "patterns" : snippets pour FIFO, debounce, watchdog handling, CRC calc, etc. Ces modèles reviennent souvent en entretien et sauvent du temps.
Simulations d’entretien et retours
Rien ne remplace la pratique avec un humain. Je m’organise des simulations avec un pair ou un mentor : un joue l’examinateur et pose des questions, l’autre code. Après chaque simulation, je note les points faibles (pas d’explication, oubli de vérifier les coins cases, mauvaise gestion des erreurs) et je refais l’exercice jusqu’à ce qu’il soit satisfaisant.
Enfin, restez curieux et honnête. Si vous ne connaissez pas une API matériel ou une instruction spécifique, dites-le, proposez une alternative et expliquez comment vous chercheriez la solution. L’attitude compte beaucoup en entretien embarqué — on préfère souvent quelqu’un de pragmatique et apprenant qu’un "sachant" fermé.