Je suis souvent tombée dans le piège du discours technique trop dense face à un jury qui n’a pas mon bagage. Avec les années et plusieurs présentations — soutenances de stage, jurys d’admission, démonstrations clients — j’ai appris à distiller l’essentiel pour être comprise, convaincante et apaisée en moins de cinq minutes. Voici ma méthode, testée et simplifiée, pour présenter un projet technique à un jury non spécialiste en cinq minutes claires.
Commencer par une phrase d’accroche qui situe
Les premières 10–20 secondes comptent. J’ouvre toujours par une phrase simple qui répond à « pourquoi ça existe ? » plutôt que « comment ça marche ». Par exemple :
Cette accroche donne immédiatement un bénéfice tangible. Si possible, je personnalise : « pour les usines qui doivent respecter des cadences de 24/7 » ou « pour les étudiants qui s’entraînent en labo ». Le jury comprend l’enjeu sans jargon.
Présenter le contexte et le problème en deux phrases
Ensuite, j’expose le contexte en une phrase et le problème en une phrase. Pas plus. Cela crée le besoin qui justifie la solution.
Cette partie doit répondre au « So what? » : pourquoi quelqu’un devrait s’y intéresser.
Exposer la solution — simplement
En une à deux phrases, je décris ce que fait le projet, pas ses détails internes. J’utilise une analogie si le concept est abstrait :
Je garde intentionnellement les acronymes pour la suite ; si je dois en utiliser, je les explique immédiatement.
Montrer le résultat concret
C’est la partie la plus convaincante pour un non-spécialiste : les chiffres, les gains, une anecdote terrain. Je privilégie une phrase chiffrée et une preuve visuelle ou une démonstration courte si possible.
Si j’ai une image ou une photo, je la montre : un avant/après parlant vaut souvent mieux qu’un long discours.
Présenter le plan d’implémentation et les risques
Un jury veut savoir si le projet est réaliste. J’explique en une phrase comment je vois la mise en œuvre et j’évoque brièvement un risque majeur et sa mitigation.
Cette honnêteté montre que j’ai anticipé et réfléchi à la réalité du terrain.
Appel à l’action / attente du jury
Pour finir, j’indique clairement ce que j’attends : validation, financement, accès à une ligne pilote, feedback technique. Une phrase courte suffit :
Timing type — un tableau pratique
| Phase | Durée |
| Accroche | 20 s |
| Contexte & problème | 40 s |
| Solution | 60 s |
| Résultats / preuves | 90 s |
| Implémentation & risques | 40 s |
| Appel à l’action | 20 s |
Ce découpage laisse quelques secondes tampon pour les transitions et permet de tenir les 5 minutes.
Conseils de forme pour être compris
Techniques pour mieux retenir les points clés
J’aime utiliser la règle des 3 : trois messages que le jury doit retenir. Je les répète subtilement au fil de la présentation et je les rappelle en une phrase finale. Exemple :
Gérer la peur et les questions
Avant la présentation, je respire profondément (technique 4-4-4 : inspirer 4s, retenir 4s, expirer 4s) et je répète l’ouverture jusqu’à la maîtriser. Si une question technique arrive, je réponds en deux temps :
Cela rassure et évite de s’enfoncer dans un débat technique qui ferait perdre le fil.
Outils visuels et matériel
Utilisez une slide d’accueil claire (titre, 1 phrase d’accroche, logo éventuel). Les visuels doivent être simples : un graphique avant/après, une photo du prototype, un schéma bloc. J’aime bien Canva pour des visuels propres et rapides, ou PowerPoint avec des templates épurés.
Si vous faites une démonstration en direct, testez tout en avance. Rien de plus contre-productif qu’un prototype qui ne s’allume pas devant le jury. Préparez une vidéo courte (30–60 s) en secours.
Exemples concrets de phrases prêtes à l’emploi
En appliquant cette méthode, j’ai vu des jurys non spécialistes passer rapidement du scepticisme à l’intérêt concret. L’objectif n’est pas d’expliquer toute la science derrière le projet en cinq minutes, mais de faire naître confiance et curiosité — assez pour que le jury vous pose les bonnes questions après.